La recherche spirituelle, c’est quoi?

la recherche est inhérente au phénomène de l’identification, elle se termine avec la réalisation de son aspect illusoire. Petit cours éclairant par Jac O’Keeffe.

Merci à Laya pour la traduction!

Je pense que nous pouvons parfois aussi traduire « drama » par « pièce de théâtre » qui est plus neutre que « drame ».

Voici la transcription:

La recherche spirituelle semble recueillir beaucoup d’attention ces jours-ci et je suppose que c’est inévitable, mais que recherchez-vous ?

Qu’est-ce qui est perdu ? Quelle sera la sensation lorsque ce sera trouvé ? Comment saurez-vous que c’est trouvé?

Car quoi que vous lisiez dans les cercles de non dualité, ce que vous trouvez, c’est toujours qu’il n’y a rien à trouver.

S’il y a de l’extase, c’est une expérience, vous aurez à la rejeter… Qu’y a-t-il à trouver ?

S’il n’y a rien à trouver et qu’il est su qu’il n’y a rien à obtenir alors pourquoi la recherche continue-t-elle ? Car elle continue.

Et vous n’y pouvez rien, elle continue, jusqu’à ce qu’elle apparaisse futile…

Et vous ne pouvez pas décider intellectuellement : « OK il n’y a rien à trouver, donc je m’arrête »… La recherche va continuer.

Elle continuera… C’est simplement la nature du « je »

Si nous regardons simplement d’où vient ce « je ». Pour commencer c’est ce qui fait expérimenter le film, le monde phénoménal, ce qui le rend possible.

Dans les étapes de développement du « je », à partir de ce que vous êtes, ce que vous êtes vraiment,  ce vers quoi la recherche spirituelle essaye de retourner, c’est en dehors de tout cela, on peut l’appeler la nature divine, l’état naturel, l’état sans état, mais « ce qui est au-delà de tout cela » ne connaît rien du tout de vous, qui courrez partout en essayant de trouver qui vous êtes, en essayant de suivre une pratique spirituelle…

Donc comment ce cercle a-t-il commencé? Est-ce un cercle, une boude ?

Sur ce diagramme, il se présente comme une boucle… ce qui peut faire sens pour certains.

Le « je suis », l’observateur, l’activité d’observer qui vous êtes, comment vous agissez, les « drames » dans lesquels vous aviez l’habitude de vous laisser prendre.

La position de regarder les pensées… Ah! Regarder les émotions… Cela casse la souffrance.

OK c’est une position impersonnelle et c’est une pratique spirituelle du chemin progressif et c’est quelque chose que le « je » fait, qui apporte une liberté relative

Maintenant, lorsque le « je suis », l’observation, n’est pas en jeu, il se passe principalement une ou deux choses:

L’une : c’est « moi », « ma vie » et « mon histoire »… mes ambitions, mes désirs, mon monde, ma joie… « ma… » quelque soit ce à quoi vous adhérez… là, Il y a « possession » et il y a un individu qui possède une vie, des opinions, des attitudes, des ambitions… De là, le potentiel de souffrance est énorme, même si les joies, les plaisirs… peuvent très bien fonctionner, cela deviendra de moins en moins prenant, pas assez bien, ne dure pas assez, et à plus ou moins brève échéance. Et pour la plupart des gens, il est vu qu’il y a cette lisière de souffrance, même dans les expériences les plus joyeuses car à un certain niveau, ce n’est pas authentique.

Donc avec le potentiel de souffrance, qui est le plus dense des états. C’est lorsque c’est le plus épais, le plus sombre, qu’il y a le moins de mouvement et le plus d’identification avec « je suis le corps », « je suis mes pensées ». Lorsque cela est au maximum, à 100%. C’est diagnostiqué comme de la dépression, avec la notion de « désordre médical » attaché à cela, aussi étrange que cela puisse paraître.  Lorsque cette identification totale avec votre corps et votre mental a lieu, la souffrance se présente… plus ou moins vite. Lorsqu’un mouvement se passe de cet endroit, comme le « je » se construit, le mental va au-dehors, et lorsqu’il vient de cette place de souffrance, le mental commence à aller au-dedans, c’est ce que nous appelons la recherche spirituelle, lorsque nous touchons ce point. Il peut y avoir de la souffrance pour certains, pour d’autres il n’y en a pas, c’est juste une expérience ou questionner l’authenticité de la vie ou la signification ou le but de la vie… tout cela peut le provoquer aussi mais c’est un tournant, où le film n’est plus aussi authentique, où quelque chose n’est plus assez bien dans ce monde phénoménal. Donc le mental commence à aller au-dedans, et là il touche le lieu de l’observation, de la vision de qui nous croyons être et il y a une distance et une liberté relative, un espace de respiration. Mais dans la position de je suis l’observateur, c’est une plate-forme, c’est impersonnel et là-bas c’est personnel. Dans cette position je suis l’observateur, vous allez dans une direction, à moins que le chemin direct soit pris. Parce que de la position de l’observateur, vous serez attiré par la moindre parcelle de drame qui se passe maintenant ou si votre mental est orienté vers le futur, vous créerez le drame ici ou à partir du passé… le mental joue des jeux insensés, simplement pour réinventer une opportunité pour plus d’identification avec les pensées.

Donc de la position de l’observateur, ce qui se passe, c’est que vous êtes sans arrêt pris dans le « drame » puis vous en sortez, jusqu’à ce qu’il n’existe plus aucune charge dans aucune histoire… plus de jus, plus de chaleur émotionnelle attachés à aucune histoire, à aucune pensée, alors on peut dire que l’observateur est établi. Mais ce n’est pas encore assez ! Vous pouvez rester au niveau de l’observateur pratiquant 10-20-30 ans comme beaucoup le font… La chose avec l’observateur est : Nous avons un « je » qui existe et le « suis » la partie qui existe. L’existence elle-même, donc il y a un « je » qui est séparé car il existe, on croit qu’il existe, et c’est là le problème, car il y a un concept qui permet à un « je » d’être vu comme réel, donc le « je » regarde. Ce n’est pas mon histoire, mais il y a un « je » qui regarde et ce « je » n’est pas non plus authentique. Il n’y a donc aucun repos définitif dans l’observateur… C’est une zone sans douleur qui permet l’acceptation des choses, une liberté relative, mais ce n’est pas suffisant… Plus ou moins vite, le chemin direct apparaît de cette zone. Du chemin direct. C’est comme si vous alliez « derrière », « avant », vous dirigez le mental loin des concepts. Il ne peut atterrir nulle part, il n’y a pas de place pour atterrir. mais vous pouvez y diriger le mental.

Pour certains cette ouverture est facilement accessible, pour d’autres cela n’a aucun sens. Pour ceux-là, quelque chose est plus immédiat, plus prêt, c’est là, mais vous faites trop d’effort pour le trouver.

C’est comme si c’était au fond de l’eau et vous agitez l’eau… ne faites rien et simplement restez là. Quelque chose dedans… il n’y a rien à en dire… on ne peut rien en dire mais je veux juste parler de reculer du « je suis l’observateur », car dans cette zone, reculer… il peut y avoir l’expérience de la joie, de l’unicité, de l’amour… J’ai eu une méditation où rien n’existait, pas de moi… mon partenaire, mes parents, mes enfants.. personne n’était là et tout était amour, joie… ça y est!  Ça n’y est pas du tout, c’est une expérience ! Si vous pouvez nommer quelque chose, ce n’est pas ce que vous êtes! C’est plus simple que cela, plus accessible… vous ne pouvez pas vous placer sur le tableau et dire: c’est ce que je suis ! C’est un autre concept, c’est une autre création qui vient après l’idée que vous existez. Donc toute expérience qui arrive, vous pouvez contempler la beauté, l’amour… ce que vous voulez. Cela a un goût d’unicité… tout ce qui se passe ici… mais c’est dans le film… c’est trop tard… cela nécessite déjà « quelqu’un » pour avoir une expérience… Donc que faire ?

Ce que vous êtes est plus immédiat, plus intime, « avant » et plus près de là, où le « je » a commencé à chercher. Le « je » est possédé à partir du sens de l’existence, et il fait toute cette boucle pour découvrir qu’il n’était qu’une apparence, qu’il n’était jamais réel, en fait, et ce n’est jamais qui vous êtes… Comment donc quelque chose peut-il être perdu ou gagné ? Ce que vous êtes est toujours inchangé et ne sait rien de ce « drame », rien du tout !

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  1. Nadine’s avatar

    C’est quoi la recherche spirituelle ?
    Ce que j’ai appris de mon Maître Osho : c’est arriver à comprendre que « je » est une identité pour expérimenter… comme un pion est l’identité nécessaire pour jouer sur un damier. On n’est pas le pion ni l’histoire tracé par le pion, mais l’Etre derrière, l’ame individuelle au service de l’Ame UNE (ou Conscience UNE) qui se sert de nous pour se connaître via la « prise de conscience » que « le pion JE » permet de faire….
    C’est comprendre que la manifestation physique est le substrat essentiel et nécessaire à la « prise de conscience ». L’Etre individuel n’est ainsi que l’observateur privilégié…… et fini par voir que s’identifier à « je » est simplement une absurdité … s’identifier à l’histoire de JE est l’ignorance, mais aussi l’origine de toute souffrance…..
    La recherche spirituelle réside en cette observation de « je » et de son fonctionnement en live : voir comment on s’ identifie au « joueur » pour alors arriver à jouer tout en sachant que c’est un jeu (je).
    L’Etre n’est rien de particulier mais l’enjeu (en je) d’un jeu de reflexion, un jeu de miroir : on reflète ce qui est, et si on ne s’identifie pas à ce jeu de reflexion… alors on reste ce que l’on est de toute éternité, disponible et immobile…. au service du UN….
    Le résultat de tout ça ? plus d’identification à l’histoire, plus d’identification au substrat, au matériel, plus d’identification à celui qui joue (pion), plus d’identification au temps, plus de projection non plus par effet de conséquence, juste du vivant dans l’éternel présent…. accueillant ce qui est pour le simple plaisir d’être vivant et lucide à la fois…. libre de tout et joyeux de pouvoir enfin observer le merveilleux…. D’une vie assumée entièrement par l’Etre en amont et acceptée entièrement par un JE conscient dorénavant de ce qu’’il est réellement.
    … mais je ne suis sûrement pas aussi claire qu’il pouvait l’être !

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    1. adminblogbug’s avatar

      Je trouve ça super clair et magnifique. Merci Nadine. Oui il y a quelque chose d’étrange car d’impossible en fait qui se produit en l’homme (de par l’identification à ce concept d’homme):

      c’est comme si l’océan était prisonnier d’une goutte d’eau (exemple repris de Maharishi), ce qui est une situation intenable et qui est pourtant notre expérience à la plupart d’entre nous.
      Cela sous-entend également une énergie inconcevable utilisée pour rester ainsi comprimé. Au moment de l' »éveil ». On peu envisager que cette énergie se libère(?) ce qui laisse place à toute sortes de fantasmes concernant l’expérience qui de ce fait doit être gigantesque!

      Le plus amusant c’est d’envisager également qu’il s’agit en fait de réaliser à quel point la vie est en fait super simple et que cet éveil ne nous a jamais quitté, qu’il a toujours été là à portée de main! d’une proximité vertigineuse!(?) 😉
      Amicalement

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      1. Nadine’s avatar

        Merci pour ce retour.
        … proximité vertigineuse en effet, « Plus près de toi que ta veine jugulaire » disent les Soufis !….
        Belle Journée à tous,

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