Naturisme

Il y a, nous semble-t-il, une difficulté à aborder un tel questionnement car il bouleverse tout. Nous avons l’habitude d’échanger des points de vue : un scientifique peut dialoguer avec un artiste, un politicien avec un philosophe, un chrétien avec un bouddhiste, etc. Ils peuvent partager leur compréhension du monde. Mais il semble plus difficile d’exposer la nécessité que tous remettent tout en question. Cela signifie abandonner ce qui permet de nous définir, quitter un certain confort, percer une carapace et devenir vulnérable face à ce qui se produit. Il n’y a plus un individu réfléchissant à divers sujets en fonction de sa formation, de son intelligence, mais nous nous trouvons face à l’expérience seule de ce qui se produit à l’instant où cela se produit.

Nous perdons nos repères : nous ne savons plus qui nous sommes, ni où nous nous trouvons. En abandonnant notre savoir, nous posons les armes ; nous n’avons plus aucun concept explosif à balancer sur un potentiel contradicteur. Nous nous tenons nus et nous observons, nous écoutons, nous respirons et nous ressentons par chaque pore de notre peau ce qui survient. En abandonnant notre savoir, nous devenons réceptifs : nous nous ouvrons à l’inconnu !

Alain Galatis « Cela qui rêve »

 

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