LES RELATIONS

'Relation 13' http://www.tomasmayer.com

Mes premières expériences avec parents et autres forgent mes croyances et mes schémas relatifs aux relations, et par la suite ces structures accompagnent et influencent toutes mes relations jusqu’à ce que je redécouvre qui je suis.

Quelque soit le jeu que je joue, ceux avec qui j’entretiens une relation deviennent, pour la plupart, des comparses dans ce jeu, le renforcent et l’alimentent. Si j’ai besoin d’être désiré, je vais créer celui qui me désirera. Si j’ai besoin d’être rejeté, alors je vais attirer le rejet. Il y a autant de variantes qu’il y a de gens. Mais les schémas ne sont qu’une confirmation de mes croyances et appétits particuliers, et ils reflètent cela que je n’ai pas encore redécouvert. Ils sont parfaitement à leur place – et participent simplement du principe caché d’amour inconditionnel qui m’invite à voir une autre possibilité.

Ce dont je fais l’expérience sous la forme d’une relation, dans mon monde de temps et de séparation, ressemble à un pont entre un autre et moi-même. Cela peut être un échange de sentiments, d’intérêts ou d’enthousiasmes, de rires ou de larmes, de pensées ou de réflexions. Un fragment communiquant avec un autre. Je me relie à ce que je projette là-bas, au dehors de moi-même, sans qu’il y ait fusion véritable au sens le plus plein. On dirait plutôt une communication entre deux projections, deux conditionnements, deux schémas ou le consentement de deux egos à se frotter l’un à l’autre.

Quand je rencontre quelqu’un pour la première fois, mon ordinateur mental inscrit souvent l’autre personne dans une boite où je la garde emprisonnée. Parfois, je vais étendre une partie de la boîte ici et là, ou bien carrément l’agrandir ou la rétrécir. De cette manière, je reste en sécurité et entre en relation avec mes concepts relatifs à la personne, plutôt qu’avec ce qu’elle est réellement.

Quand je m’efforce de devenir ce que je pense être mon objectif, je vis dans un état de comparaison avec les autres, ou les vois comme mes juges. C’est une sorte de compétition subtile. Je peux aussi voir l’autre comme celui qui, je l’espère, sera capable d’effacer mon sentiment de manque. Il peut se prêter à l’image que je désire projeter, ou il peut renforcer mon sentiment de valeur personnelle. Il peut me stimuler ou me réconforter par sa présence. Il remplit un besoin.

La manière dont j’entre en relation avec les autres est un reflet terriblement exact de la relation la plus fondamentale de toutes : celle que j’entretiens avec moi-même.

Quand je redécouvre qui je suis, cependant, il n’est plus question de relations. Dans cette présence ouverte et accueillante, il n’est nul besoin de souvenirs ou de répétitions, de comparaisons ou d’attentes. Nul lieu pour qu’une partie en rencontre une autre. Il n’y a aucune distance entre elles et, de ce fait, nul besoin d’entrer en relation.

Toute notre énergie est baignée d’une fraîcheur continuelle et immergée dans la célébration de simplement  « ce qui est ».

C’est une communion faite d’offrande et de gratification spontanées, qui peut illuminer ces moments où nous revenons à la relation. Souvent il y a le silence car il n’est nul besoin de remplir le vide, vu auparavant comme menaçant. Ces silences sont emplis du fait d’être simplement ensemble, entraînés dans le ballet incessant de l’existence.

Tony Parsons « Ce qui est »

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